Sous l’éternel, intemporel et universel imperium de Marie.

Publié le par Lou Faro

«J’avoue que j’ai de la peine à croire que tout ce sombre cauchemar, le cauchemar de toute une vie, va bientôt prendre fin, pour être remplacé par son contraire, que la vertigineuse puissance du retour à l’être vienne à s’installer à la place de ces ténèbres mornes et déshonorantes que j’ai jusqu’à présent connues comme étant ma propre vie.»http://www.mecanopolis.org/wp-content/uploads/2010/11/parvulesco2.png
Jean Parvulesco a été happé par la "vertigineuse puissance du retour à l'être " qu'il prophétisait sûrement avec une certaine délectation...

Ne précisons pas la date de cette disparition... déjà noyée dans l'éternité... Le voici donc devenu immortel ! Dans "A bout de souffle"  de JL Godard, sur la terrasse de l'aéroport du Bourget, (à l'époque accessible...) sous les traits de JP Melville, ne confiait-il pas à une journaliste son ambition de vie ? "Devenir immortel et mourir !" Lui qui vivait dans la pauvreté, mais dans les parages de l'immortalité, le voici, parmi les immortels. Ceux qui nous aident à vivre.

Michel Marmin (qui fut son ami, et qui nous confia, un jour, une missive pour lui, à poster... Quelque pli secret pour une conspiration ?) nous éclairait sur la vision politique de cet écrivain singulier. (1) :

"Pour Jean Parvulesco, et c’est là le ressort principal de ses romans, l’avènement de l’être passera par le  rétablissement de l’empire, mais élargi à tout l’ensemble continental euro-asiatique, selon un axe central formé par Paris, Berlin et Moscou. Ce concept axial, dont le général de Gaulle avait eu l’intuition révolutionnaire dès 1949, qu’Henri de Grossouvre développera dans son essai Paris Berlin Moscou (2002) et à laquelle l’opposition de la France, de l’Allemagne et de la Russie à l’invasion de l’Irak offrira une ébauche de réalisation en 2003, il en avait le premier donné une formulation doctrinale précise dans un article, paru le 25 septembre 1980, dans Jeune Nation.

Une idée dont on trouvera l’approfondissement dans la plupart de ses essais théoriques, et plus particulièrement dans les Fondements géopolitiques du grand gaullisme (1995) et dans Vladimir Poutine et l’Eurasie (2005). Ce dernier ouvrage, précisons-le, a fait l’objet d’une édition russe et figure en très bonne place dans la bibliothèque du Kremlin.
C’est le vaisseau qui conduira à la paix de l’être enfin advenue sous l’éternel, intemporel et universel imperium de Marie, à qui Jean Parvulesco voue un culte personnel et expérimental que signale plus précisément son extraordinaire Rapport secret à la nonciature (1995), son livre le plus intime et le plus déchirant avec le Sentier perdu. Mais dans ses romans, Marie revêt de multiples apparences, archaïques et modernes tour à tour, et ses apparitions sont d’ailleurs toujours surprenantes, car elles peuvent se manifester aussi bien sous les espèces d’une reine de France décapitée que d’une fille perdue… Cette multiplication iconique procède d’un marialisme tantrique qui ne manquera évidemment pas de faire sourciller plus d’un théologien."

David Mata (analysant "les Mystères de la villa Atlantis" ) soulevait un autre pan du Mystère Parvulesco, (2) :

"Hanté par l'éternel féminin, ce dernier (il s'agit du héros du roman,...) s'interroge : Guenièvre, Isis; et même Marie-Antoinette, et même Dorothée ne sont -elles pas, sous des noms divers, une seule et même hiérophanie ? Que Jean Parvulesco se réfère à Jünger, Evola, Gustav Meyrenck, Abellio, qu'il cite le Lancelot de Bresson, on n'en est pas davantage surpris. Ne sont-ils pas les siens ? N'a-t-il pas tout à fait sa place auprès de ces guetteurs de l'invisible, préoccupé par le déclin, par l'oubli grégaire de l'Etre ?
Après un cours de Heidegger, écrit Lévinas, on sortait anéanti. Refermant les Mystères de la villa Atlantis, c'est mêlé à la joie, un sentiment voisin qui m'habitait. … Et il n'eût pas déçu Ezra Pound qui voulait qu'un livre fût une boule de lumière dans les mains.

Hugues Rondeau
(3) :

"Parvulesco est un rebelle, et des plus redoutables car de ceux qui savent. Il s'est plu, à citer dans la servante portugaise, cette prophétie de Mélanie, voyante de la Salette, «  les temps sont prêts, l'abîme s'ouvre". La vocation de notre société réside justement en cette perception diaphane des années décisives et notre combat aura trouvé sa victoire en faisant de Jean Parvulesco le bréviaire nouveau de futures barricades.

(1) "Jean Parvulesco et l'empire de l'être" in Spectacle du monde 2/2008

(2) "Une boule de lumière dans les mains."  in Actes, Eté 2743. (Bulletin de la société Jean Parvulesco.)

(3) "En larmes d'insoumission"  in Actes, ( idem )

Publié dans Communication

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